Promotion 2018 – 2019


Promotion 2018 – 2019

Magali Andonov, Émilie Avizou, Margot Bollin, Maxime Bourron, Manon Burg, Milena Chevillard, Marie Constant, Lilas Cuby de Borville, Louise Daviot, Ayse Duygu Yaman, Aurore Forray, Charlène Fustier, Margaux Gillet, Julie Guyon, Juliette Hage, Muntasir Koodruth, Marianne Mazet, Clémence Richard et Nicolas Valladon

Exposition

Mémoire de Formes
Du 03 au 13 avril 2019
Galerie Michel Journiac, 47 rue des bergers, 75015 Paris

César Bardoux – Jeanne Briand – Marie Cool Fabio Balducci – Katinka Bock – Mathilde Denize – Antoine Donzeaud – François-Noé Fabre – Dorian Gaudin – Agata Ingarden – Jean-Charles de Quillacq – Stéphanie Saadé – Xavier Veilhan – Delphine Wibaux.

La mémoire de forme renvoie à une technologie utilisée notamment dans la production de coussins. Constitué de mousse viscoélastique, ce type de coussins épouse parfaitement le corps de celui ou celle qui s’y repose. Il.elle modèle l’objet, il.elle le façonne selon sa propre morphologie. Une fois que le corps s’en va, l’oreiller reprend son aspect initial. Il découle de cette invention ergonomique une certaine poésie où l’objet devient le réceptacle de notre propre forme. Il la contient. Il la retient. La mémorise. Si le coussin supporte le poids de notre corps et s’affirme comme son réceptacle, il en est de même avec les objets d’art qui portent en eux l’intention et les gestes
de l’artiste.
Mémoire et forme sont communément deux termes antithétiques. La mémoire relève de ce qui est impalpable, tandis que la forme est souvent une invitation au toucher. La forme selon Aristote est définie par ce qu’elle contient, elle est indissociable de la matière. Elle évoque un objet quand la mémoire renvoie à une idée, à un souvenir. Bien qu’elle soit immatérielle c’est un lieu, un espace mental qui conserve, recueille et enregistre. La mémoire “retient” au sens propre comme au sens figuré.
Contrairement à ce que défend Platon pour qui la forme renvoie à son concept, à l’essence des choses (l’Idée). l’intangible. Elle témoigne d’un instant précis où la temporalité est complètement délitée parce qu’allongée et augmentée. En effet, le geste de l’artiste sera étudié au ralenti : d’abord amorti par le matériau, il y produit ensuite une trace, potentiellement amenée à disparaître.

Les oeuvres choisies rendent compte de la décomposition de ce geste selon un découpage temporel à travers un trajet en trois temps : geste — trace — disparition. Chaque axe étant la conséquence de l’action précédente.
Nous proposons au visiteur.euse une déambulation où il.elle est témoin du parcours qu’effectuent les formes artistiques de leur concrétisation à leur amenuisement matériel.
Différents médiums sont utilisés pour rendre compte de la pluralité des matériaux qui encaissent et mémorisent tout geste créateur: vidéo, sculpture, peinture, installation… Les œuvres exposées suggèrent un corps à corps entre l’artiste et le matériau. Si le contact peut être imaginé sur le ton de la douceur, il n’en demeure pas moins qu’une forme de violence contenue, une brutalité, pourrait également résider dans cet échange.
Les oeuvres des treize artistes sont rassemblées autour de connivences plastiques, chacune engageant un dialogue sensible avec les autres. De fait, le projet de l’exposition Mémoire de formes s’inscrit dans un contexte indéterminé, ne répondant à aucune temporalité précise